Reading worlds – 2022
Exhibited work – Pièce exposée:
- White Shadow, HD video, 10’40”, 2021
Reading worlds
Liber scriptus proferetur,
in quo totum continetur
Dies Irae
The theme of the third edition of the Cima Norma Art Festival is inspired, once again, by one of the great metaphors that have crossed the history of western civilisation. This time it is the book, an object that since antiquity has been considered an analogon of the world. A world that man is called upon to read, decipher and interpret. In this beginning of the second millennium, characterised by a hypermediated and hyperconnected society, the readability of the world is certainly a highly topical issue. On the one hand, in fact, the interpretation of the world that the traditional mass media offered us in the past is being undermined by the proliferation on the Internet and on social networks of information among which it is difficult to distinguish the true from the false, so much so that specific neologisms, such as fake news and post-truth, have sprung up to describe this difficulty. On the other hand, the increasing digitalization of every moment of our lives means that all our actions are automatically ‘read’ and recorded, both to feed statistical and predictive models and to ensure collective security. Ours is moreover a historical period in which, while the book object seems more and more destined to take second place to the shiny touch surfaces of computers screens, the daily production of information has reached such a dimension that now only algorithms and machines are able to cope with and ‘read’ this incessant and endless collection of data. Faced with the immeasurable quantity of Big Data that the growing computational capacity makes available to us, however, a doubt arises: will it not paradoxically be precisely the potentially limitless increase in the amount of information at our disposal that will definitively undermine our ability to ‘read’ the world? And who will be the ideal reader of this new hyper-technological ‘liber mundi’: will it still be man, or can it be no more than some form of artificial intelligence?
Text, Cine Norma Art Festival
Reading worlds
Liber scriptus proferetur,
in quo totum continetur
Dies Irae
Le thème de la troisième édition du festival d’art Cima Norma s’inspire, une fois de plus, de l’une des grandes métaphores qui ont traversé l’histoire de la civilisation occidentale. Cette fois, il s’agit du livre, un objet qui, depuis l’antiquité, est considéré comme un analogue du monde. Un monde que l’homme est appelé à lire, à déchiffrer et à interpréter. En ce début de deuxième millénaire, caractérisé par une société hypermédiatisée et hyperconnectée, la lisibilité du monde est certainement une question de grande actualité. D’une part, en effet, l’interprétation du monde que les médias de masse traditionnels nous offraient par le passé est mise à mal par la prolifération sur Internet et sur les réseaux sociaux d’informations parmi lesquelles il est difficile de distinguer le vrai du faux, à tel point que des néologismes spécifiques, tels que fake news et post-vérité, sont apparus pour décrire cette difficulté. D’autre part, la numérisation croissante de chaque instant de notre vie fait que toutes nos actions sont automatiquement ” lues ” et enregistrées, tant pour alimenter des modèles statistiques et prédictifs que pour assurer la sécurité collective. Notre époque est d’ailleurs une période historique où, alors que l’objet livre semble de plus en plus destiné à passer au second plan face aux surfaces tactiles brillantes des écrans d’ordinateurs, la production quotidienne d’informations a atteint une telle dimension que seuls les algorithmes et les machines sont désormais capables de faire face et de “lire” cette collecte incessante et sans fin de données. Face à la quantité incommensurable de Big Data que la capacité de calcul croissante met à notre disposition, un doute surgit cependant : ne sera-ce pas paradoxalement précisément l’augmentation potentiellement illimitée de la quantité d’informations à notre disposition qui minera définitivement notre capacité à ” lire ” le monde ? Et qui sera le lecteur idéal de ce nouveau “liber mundi” hypertechnologique : l’homme ou une forme d’intelligence artificielle ?
Texte, Festival d’art Cine Norma
With / Avec James Bridle, collectif Fact, Matteo Fieni, Fragmentin with Lauren Huret, Dominique Koch and Salvatore Vitale