Bookshelf
Bookshelf, 2010
Series of 2 photographs – Série de 2 photographies
Inkjet / aluminum printing – Impression jet d’encre / aluminum
110 x 160 cm
In ‘Unpacking my library’ Walter Benjamin examines bookshelves as a way of summarising his identity. The series of photographs Bookshelf is, in a sense, a series of portraits. But, in state of focusing on the books, one has to concentrate on other details to discover something about its owner, as all the books have been turn back. Bookshelves do question our relation with knowledge but also with its representation. These photographs show abstract bookshelves that let us free to imagine and speculate on their content.
Walter Benjamin a écrit «qu’une bibliothèque est toujours le témoin privilégié du caractère de son propriétaire». Il est vrai en effet qu’elle dévoile une vaste source d’informations sur celui-ci. Aussi, pour nous, nos photographies malgré leur côté anonyme sont un portrait de leur propriétaire. Les portraits ont différentes fonctions au delà de la volonté de perpétuer le souvenir d’une personne et de vouloir créer une image historique du commanditaire, il a souvent une fonction immédiate de représentativité. S’attachant moins à le représenter qu’à explorer tout un répertoire de signes qui le révèle, ces images questionnent notre rapport à l’identité : que donnons-nous à voir ? Qu’y a-t-il à voir ? En passant du mode linguistique (les livres) au mode pictural (l’image des livres retournés), quantité de détails jusque-là ignorés nous font découvrir le propriétaire de la bibliothèque : formats et épaisseur des livres, quantités et organisation des ouvrages, écrits usagés ou neufs, mobilier, contexte, etc. Tous ces détails nous invitent à observer ce qui est en général laissé pour compte. C’est peut-être en les comparant les uns aux autres que nous nous révélons le plus intrusif. La bibliothèque est un objet qui questionne la relation que l’on entretient non seulement avec le savoir, mais également avec la représentation du savoir. En retournant les livres, le rapport entre image et savoir est inversé, les livres étant dépossédés de leurs valeurs informatives. Ce projet présente finalement des bibliothèques abstraites qui laisse le spectateur libre de spéculer sur l’univers de son propriétaire.